L’analyse des chapitres 9-10-11-12 de
« La boîte à merveilles »
NB: Les axes développés ici
concernent les quatre chapitres signalés plus haut. II a été jugé plus
judicieux de les traiter ensemble pour sauvegarder l'unité thématique caractérise
le dernier tiers de l'œuvre.
RÉSUMÉS
CHAPITRE 09
Le jeune Sidi Mohammed
tombe subitement malade. Sa mère, visiblement inquiète, s'affaire à son
chevet et veille constamment à ce qu'il ne manque de rien. Les voisines de Dar
Chouafa, touchées par son état de santé, ne cessent de demander de ses
nouvelles.
Allongé sur un matelas,
l'enfant dévoré de fièvre prête l'oreille à ce que disent ses parents :
son père a perdu tout son argent qu'il gardait dans un mouchoir. Sa mère
s'affole à l'annonce de cette nouvelle. Maâlem Abdeslam tente vainement de la
calmer sous le regard silencieux du garçon alité. Pour redresser la situation
financière de la famille, il se résout à aller travailler ailleurs comme
moissonneur.
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subitement : فجأة
·
s'affaire : انشغل بجد
·
chevet : رأس السرير – وسادة – مخدة
·
veille : سهر
·
Allongé : ممدد
·
prête l'oreille : يسترق السمع
·
vainement : دون جدوى
·
alité : طريح الفراش
CHAPITRE 10
Le départ de Maâlem
Abdeslam marque profondément sa femme et son fils. Lalla Zoubida se débrouille comme elle peut pour
surmonter la dure épreuve. Quant à son enfant, il n'arrive pas à se faire
à l'idée de vivre loin de son père.
Un jour, Lalla Aicha
propose à la mère de Sidi Mohammed rendre visite à Si El Arafi, un fqih
réputé pour son pouvoir de guérir les âmes tourmentées. Le jeune garçon
éprouve une étrange sensation en regardant cet homme aveugle dont le discours
respire éloquence et sagesse. Même frappé de cécité, ce
personnage peu commun ne perd jamais espoir. Son bonheur le puise à l’intérieur
de lui-même; il n'attend pas qu'il lui vienne des autres.
De retour à la maison,
Lalla Zoubida est surprise par la visite d'un homme envoyé par Maâlem Abdeslam.
Les présents qu'il lui remet de la part de son mari et les bonnes nouvelles
qu'il lui apporte à son sujet dissipent momentanément le chagrin qui régnait à
la maison.
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se débrouille : يتدبر الأمور
·
surmonter : اجتاز
·
réputé pour : شهير ب
·
les âmes tourmentées :
الأرواح المعذبة
·
éloquence : بلاغة
·
cécité : عمى
·
puise : يستقي
·
dissiper : محا – بدد
·
momentanément : مؤقتا
·
régner : يسود
CHAPITRE 11
Lalla Zoubida et son fils
rendent visite à lalla Aicha. Chez cette dernière, ils trouvent une femme
nommée Salama qui rappelle les circonstances dans lesquelles elle a arrangé le mariage
de Moulay Larbi avec la fille du coiffeur. Mais le couple qu'elle a réuni se
confronte à de nombreux problèmes dont notamment la différence d'âge. Moulay
Larbi regrette d'avoir trahi la confiance de sa première femme et manifeste le
désir de se réconcilier avec elle. Zhor, une jeune fille que le jeune héros
trouve fort belle, se mêle à la conversation et
complète le récit de Salama. Absorbé par les histoires qui s'enchaînent, Sidi Mohammed
prête attention au moindre mot. Tout ce qui se dit reste gravé dans cette «cire
fraîche» qu'est sa mémoire.
·
se réconcilier : تصالح
·
s'enchaîner : يتوالى
CHAPITRE 12
Les jours s'égrènent
interminablement. Au terme d'une absence
qui a bouleversé sa petite famille, Maâlem Abdeslem revient à la maison chargé
de différentes denrées alimentaires. Son retour inattendu comble sa femme et son fils de bonheur.
Les habitants de Dar Chouafa partagent eux aussi cette joie et réservent à leur
voisin un accueil des plus chaleureux.
Moulay Larbi finit par
divorcer de sa jeune épouse. Lalla Aicha lui pardonne son égarement. Rien ne
peut l'empêcher désormais de commencer une nouvelle vie avec elle.
·
Les jours s'égrènent interminablement :
تتولى الأيام بشكل غير منتهي
·
denrées alimentaires : مواد غذائية
1- UNE FIGURE DE SAGESSE
Comme de nombreux
personnages évoqués dans le roman et qui contribuent, chacun à sa manière, à
l'instruction de Sidi Mohammed, Si El Arafi exerce une étrange influence sur le
héros. Son éloquence, sa paix intérieure et sa cécité qui passe presque
inaperçue, forcent l'admiration du jeune garçon. En sa présence, ce dernier
oublie le monde des adultes caractérisé par la violence des propos, la violence
physique, la tromperie et l'hypocrisie. Il se croit parler à un sage de contes,
dans un univers placé dans les hautes sphères célestes.
·
contribuer : يساهم – يشارك
·
céleste : سماوي - علوي
2 - UN RECIT EN DEUX TEMPS
Nous avons déjà commenté
l’importance que revêt le récit oral dans le roman. Cette caractéristique de
l'œuvre de Sefrioui se remarque également dans le chapitre 10 consacré à
l'histoire de Moulay Larbi. Le mariage de ce dernier avec la fille du coiffeur,
resté secret jusqu'à présent, est révélé en deux temps, par deux personnages différents
Salama et Zhor.
2-1-1-LE RÉCIT DE SALAMA
Salama, une ancienne
esclave de Moulay Abdeslem dévoile à Lalla Aicha, et simultanément au lecteur, les raisons qui
ont incité son époux à la quitter à et à se marier avec une femme plus jeune
que lui. La présence de Sidi Mohammed avec sa mère est capitale pour la suite
du récit. La mise en scène est savamment, et
simplement arrangée. Après avoir présenté Salama à Lalla Zoubida, Lalla Aîcha
enchaîne avec l'objet de «la réunion»: «Aujourd'hui Salama a des
choses à nous raconter.»
Salama n'amorce pas son
histoire tout de suite. « Elle joue Sur les nerfs» de son
auditoire pour rendre sa narration encore plus intéressante. Sidi Mohammed est
le premier à subir cette douloureuse mise en attente. Lalla Aïcha et Lalla
Zoubida, elles non plus, ne peuvent pas patienter plus longtemps.
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dévoiler : كشف
·
simultanément : في وقت واحد
·
savamment : ببراعة – عن معرفة
·
Elle joue sur les nerfs :
تلعب على الأعصاب
2-1-2- LE RÉCIT DE ZHOR
Le récit de Salama
rapporte les circonstances dans lesquelles a eu lieu le mariage de Moulay Larbi
avec la fille du coiffeur. L'intervention de Zhor, quant à elle, souligne les
problèmes de ménage entre les deux époux et l'imminence de leur séparation désormais
connue par tout le monde.
A l'instar de l'histoire
de Rahma, celles de Salama et de Zhor fascine littéralement Sidi Mohammed. Son
émerveillement traduit la grande influence qu'exerce la narration orale sur les
jeunes esprits. Le roman n'est-il pas, finalement, la somme de ces petites
anecdotes racontées par de nombreux narrateurs qui maitrisent tous l'art de
conteur ?
·
ménage :
تدبير المنزل
·
A l'instar de : على غرار
3- DEUX PARCOURS PARALLÈLES
L'histoire de Maâlem
Abdeslam et celle de Moulay Larbi dominent nettement le chapitre 12. Elles
démarrent bien avant, en réalité, mais leur dénouement, volontairement retardé, n'a lieu que dans
l'épilogue.
Le parcours des deux
hommes est pratiquement identique, narrativement parlant. Chacun d'eux connaît
une période d’équilibre (situation initiale), se confronte à un fait
imprévu qui perturbe sa vie (évènement modificateur), entreprend une série
d'actions pour rétablir l'équilibre initial (péripéties), parvient finalement
à résoudre son problème (évènement de résolution) et retourne, en
conséquence, à la stabilité du début (situation finale). Les récits qui
sont consacrés à ces personnages sont sous-tendus de deux moralités implicites.
Nous avons donc là tous les éléments classiques du schéma narratif qui assimile les histoires
narrées à des contes où la figure du héros quêteur est clairement mise en
évidence.
·
épilogue : خاتمة الرواية
3-1- LE PARCOURS DE MALEM
ABDESLEM
Situation initiale
o La situation de mon père était assez prospère. Nous pouvions nous
permettre de manger de la viande trois à quatre fois par semaine. (p30)
o Il faisait honnêtement son travail, améliorait de jour en jour sa
production. Bientôt, ses articles furent très disputés. (p 30)
Evénement modificateur
o J'ai perdu dans la cohue des enchères aux haiks tout notre maigre
capital. J'avais mis de l'argent dans un mouchoir. J'ai d laisser le mouchoir
tomber par terre, croyant le glisser dans ma sacoche (p 137).
Péripéties
o La saison de la moisson commence å peine, on embauche des moissonneurs.
J’irai travailler aux environs de Fès. (p 135)
o Mon père nous quitta le surlendemain. (p 136)
Evènement de résolution
o Iva bien, il travaille beaucoup et met tout son argent de coté. I vous
dit de ne pas vous inquiéter à son sujet. l ma donné ceci pour vous. (p161)
Situation finale
o Jai vu Maálem Abdeslem, non loin du marchand de farine, près de la
mosquée du bigaradier. (p182)
o Aujourd'hui est un jour béni. Dieu t'a rendu aux tiens, qul en soit
loué...». (p 183)
o Ma mère rit comme une petite fille. (p 183)
Moralité
o C'est le père qui assure l'équilibre familial.
3-1-LE PARCOURS DE MOULAY
LARBI
Situation initiale
o Je gagne largement de quoi faire vivre une famille et même plusieurs
ménages. (p 170)
Evènement modificateur
o La douleur de ma vie c'est de n'avoir point d'enfants (...) Je ne peux
envisager avec sérénité l'avenir tant que je n'ai pas d'héritier. (p. 170)
Péripéties
o Moulay Larbi envoie Salama chez sa femme dans l'espoir.
o Il vient rarement te voir Lalla Aicha parce qu'il a conscience l lui
faut donc une femme à sa mesure. Cette femme c'est de se réconcilier avec elle.
d'avoir commis une faute grave à ton égard. (p 173)
o Il lui faut donc une femme à sa mesure. Cette femme c’est toi. (p 174)
Evènement de résolution
o Le divorce entre Moulay Larbi et la fille du coiffeur a été prononcé hier
devant le notaire (p 184)
Situation finale
o Louange à Dieu ! Moulay Larbi va pouvoir enfin retrouver la tranquillité
de l'âme, la paix des hommes bénis. (p 185)
Moralité
o La sagesse triomphe toujours en fin de compte.
merciii bcp vraiment...
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