L’analyse du chapitre 5 de « La
boîte à merveilles »
RÉSUMÉ
Tout le monde se prépare à célébrer
Achoura. Au Msid, le fqih annonce aux élèves l'imminence de la fête et leur
demande de peindre les murs de l'école à cette occasion. Après avoir pris activement
part aux travaux, Sidi Mohammed rentre chez lui, mais il n'y trouve pas sa mère.
Lorsque Lalla Zoubida revient à la maison, elle raconte la mésaventure de
Moulay Larbi à sa voisine Fatma Bziouya, mais en paroles murmurées qui
échappent à son fils.
Ce chapitre s'attarde également sur
le décès de Sidi Mohammed ben Tahar, un triste événement qui incite le jeune héros
à s'abandonner à une longue méditation sur la vie et la mort. Cette
douloureuse expérience le marque profondément. Seuls les fabuleux trésors de sa
boîte à merveilles sont capables de dissiper son chagrin, de lui apporter réconfort et consolation.
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imminence : قرب حدوث - وشك
·
mésaventure : حادثة مؤسف
·
inciter : حرض
·
méditation : تأمل
·
dissiper : بدد
·
réconfort : مواساة - سلوان
·
consolation :مواساة
1-UN ÉVÈNEMENT MARQUANT
La description de Achoura ponctue
presque toutes les pages consacrées aux chapitres V-VI et VII. L'espace qui lui
est réservé dans l'œuvre témoigne de la place privilégiée qu'elle occupe dans
les souvenirs d'enfance du narrateur. Cette fête religieuse arrache Sidi
Mohammed à son calvaire quotidien partagé entre la maison et l'école
coranique. Elle exerce un effet magique Sur le fqih, d'habitude sombre et
autoritaire, qui devient indulgent et sympathique. Le Msid, considéré
d'ordinaire comme une prison, se transforme en lieu serein et accueillant.
Dans la rue, les gens oublient leurs haines et leurs différents. Une paix
générale s'instaure.
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arrache : يقتلع
·
calvaire : محنة
·
effet : تأثير
·
indulgent : متسامح –
متسع الصدر
·
sympathique : لطيف
·
serein : صافي
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haines :أحقاد
·
s'instaure :ينشأ
2- L'ANGOISSE DE LA SOLITUDE
La joie que ressent l'enfant entre
les murs de l'école coranique est de courte durée. Lorsqu'il rentre chez lui
encore grisé de bonheur, il remarque, la gorge nouée, que sa mère n'y est pas.
C'est la première fois depuis le début du roman qu'il se trouve vraiment seul.
Cette expérience qui dure juste quelques instants, des « siècles» pour le
narrateur, reste profondément gravée dans sa mémoire. La solitude se ravive au
fur et à mesure que passent les minutes ; elle prend des proportions inquiétantes
et déteint sur tous les objets qui meublent l'espace où il se morfond sans
émettre le moindre bruit, sans esquisser le moindre geste.
·
se ravive : تنشط
·
au fur et à mesure :تدريجيا
·
proportions :أبعاد
·
se morfond :شديد الحزن
3-UNE NARRATION ÉCLATÉE
Le lecteur ne connaît pas l’intégralité de l'histoire de Moulay Larbi avec son associé Abdelkader. Le récit concernant cette
mésaventure a été précédemment ébauché par Lalla Zoubida, mais Sidi Mohammed,
constamment mis à l'écart par les adultes, n'a pas pu nous fournir davantage de détails sur le sujet.
C'est donc sa mère qui se charge de la narration des faits manquants qu'elle
entoure souvent de mystère. L'histoire nous est dévoilée par bribes successives qui font surgir à chaque épisode des informations nouvelles. Il
s'agit d'un récit éclaté, volontairement dilaté pour produire un effet
d'attente et de suspense chez le lecteur.
Le dialogue, ponctué de nombreuses
digressions, qui se déroule entre Lalla Zoubida et Rahma éclaire enfin la lanterne du petit garçon qui découvre, en même temps que le lecteur, le fin mot de
l'histoire en tendant attentivement l'oreille et en glanant « un mot par ici,
un autre par là ».
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intégralité :
تمام – كمال
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ébauché : بدأ
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mis à l'écart : أُبعِدَ
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bribes : شظايا – أجزاء
·
dilaté : ممدد
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suspense : تشويق
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digressions :عن الموضوع انحرافات
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lanterne :
فانوس – مصباح
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glanant : ملتقطا
4- MEDITATION SUR LA MORT
L'épisode consacré au décès de Sidi
Mohammed ben Tahar fait découvrir au jeune héros une autre réalité, triste
certes, mais pleine d'enseignement. L'enfant de six ans qui passe son temps à
jouer et à rêver se lance maintenant dans une méditation sur la vie et la mort en se basant sur ses propres
repères. Cette réflexion puérile sur un sujet grave est importante dans la
mesure où elle contribue à la formation de la personnalité du petit garçon.
·
méditation : تأمل
·
puérile : طفولي
4-1-SOLIDARITÉ ET COMPASSION
La mort de ben Tahar touche tous ses
voisins et même certaines personnes qui ne le connaissaient pas de son vivant.
Tous ces gens se rendent spontanément chez sa veuve, partagent son malheur et
lui apportent leur soutien. Cet élan du cœur, très caractéristique de la
société traditionnelle marocaine suscite visiblement l'émotion de Sidi Mohammed
confronte pour la première fois à un spectacle pareil.
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de son vivant : قيد حياته
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élan : حمية – اندفاع
4-2-LES GRANDES LEÇONS
4- 2-1- Une fin inévitable
La triste expérience que vit Sidi
Mohammed dans la maison du défunt le marque durablement. Elle éclaire l'enfant
sur le phénomène de la mort, ainsi que sur le rituel qui l'accompagne. Cette leçon «éminemment philosophique», nourrie par l'imagination fertile du jeune garçon, est à la
fois violente et édifiante.
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défunt : الفقيد
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rituel :
طقس – شعيرة
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éminemment :
في منتهى – في غاية
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fertile : حافلة ب – زاخرة
4-2-2- L'inégalité dans la mort
«Tous les êtres sont mortels, tôt
Ou tard viendra notre tour».(p 67) La conclusion que tire Sidi Mohammed de
cette phrase sentencieuse est que la mort ne fait pas de différence entre riches et pauvres, jeunes et
vieux, Noirs et Blancs, etc. Or il découvre, via son père, que l'intérêt dont
bénéficient les défunts varie selon leur rang social et surtout selon leur fortune.
Les gens participent en grand nombre au cortège funèbre des morts aisés, alors que de rares personnes conduisent les morts démunis à leur
dernière demeure. Cette inégalité engendre un profond malaise chez l'enfant, un
malaise qui lui fait entrevoir le spectre de la mort partout.
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L'inégalité : عدم المساواة
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sentencieuse :ذات حكم وأمثال
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rang social : مكانة اجتماعية
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cortège funèbre : موكب جنائزي
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aisés :
ميسورين
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démunis : معوزين
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spectre :شبح
5- L'EVASION
Lorsque la communication devient
impossible avec les adultes ou avec les enfants de son âge, Sidi Mohammed se retire
dans son «pays des merveilles» où il établit un dialogue direct, sincère et
naturel avec les objets et les créatures qui le peuplent. Il comprend leur
langage et comprennent le sien. Ces moments d'intimité qu'il vit à intervalle
régulier dans son univers le plongent dans une joie indescriptible.
merci beacoup
RépondreSupprimerI'm Otaku too
Supprimermerci
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